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哲学いろいろ

Augustin  3

De Rome à Milan : la conversion d’Augustin

À Rome, où il est professeur de rhétorique, Augustin fréquente les académiciens pour qui la vérité est inconnaissable.
En 384, il gagne Milan envoyé par le sénateur Quintus Aurelius Symmaque dont il est le protégé16.


« On demanda de Milan au préfet de Rome un maître de rhétorique pour cette ville, qui s’engageait même à faire les frais du voyage, et je sollicitai cet emploi par des amis infatués de toutes les erreurs manichéennes, dont, à leur insu comme au mien, mon départ allait me délivrer. Un sujet proposé fit goûter mon éloquence au préfet Symmaque, qui m’envoya. »

— Les Confessions, Livre V, ch. 13, 2317

À Milan, il se retrouve au cœur d'une société fréquentée par les poètes et les philosophes, particulièrement des platoniciens. Sa mère finit par l’y rejoindre. Il y rencontre Ambroise de Milan, l'évêque chrétien de la ville dont il suivit les homélies avec assiduité. À cette époque, influencé par les discours d’Ambroise, il décide de rompre avec le manichéisme, « ne croyant pas devoir, en pleine crise de doute, me maintenir dans une secte au-dessus de laquelle je plaçais déjà un certain nombre de philosophes ». Ambroise lui montre en particulier une lecture alternative de la Bible, non pas littérale, mais symbolique. Il envisage de se marier : une riche union pour laquelle il doit encore attendre deux ans, la jeune fille n'ayant pas encore l'âge. Pour rendre possible ce mariage, il renvoie sa concubine avec laquelle il vivait depuis quinze ans. Certaines thèses proposent que sa mère a joué un rôle dans le renvoi de sa concubine. Augustin ne pouvant patienter, prend alors une nouvelle maîtresse.

C’est à ce moment qu’Augustin, tourmenté par le problème du mal, se convertit au christianisme en août 386, donc tardivement puisqu’il a presque 32 ans (mais en fait il s’agit d’une religion qu'il connaît pratiquement depuis toujours). Il dit lui-même dans ses Confessions qu’il l'a tétée avec le lait maternel. En fait, la conversion d'Augustin est moins une conversion au christianisme qu'une conversion au paulinisme. Sa découverte des épîtres de saint Paul lui fait voir tout à fait différemment non seulement le christianisme qu'il connaissait, mais aussi le judaïsme. Il est remarquable qu'à une date aussi tardive que la moitié du IVe siècle, on puisse connaître le christianisme sans connaître Paul.

Dans le chapitre XII du livre VIII des Confessions, il relate les circonstances qui l'ont poussé à abandonner l'enseignement pour la vie monastique. Pour résumer : une voix l'aurait incité à prendre le livre de l'Apôtre Paul, l'ouvrir au hasard et lire le premier passage venu, faisant ainsi de la bibliomancie. Il lut alors : Point de ripailles ni de beuveries ; point de stupre ni de débauches ; point de querelles ni de jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne vous faites pas les pourvoyeurs de la chair dans ses convoitises.(Romains 13:13-14) . Toutefois le fait de devenir chrétien ne lui fait pas envisager d'être prêtre.


Description de la conversion (chapitre XII, livre VIII, Confessions)

Le 22 avril 2007, au cours d'une visite pastorale à Pavie, le pape Benoît XVI a prononcé une homélie dans laquelle il décrit les trois étapes du cheminement de conversion de saint Augustin :


« Dans son livre des Confessions, Augustin a décrit de façon émouvante le chemin de sa conversion, qui avec le baptême conféré par l'évêque Ambroise dans la cathédrale de Milan, atteignit son but. Qui lit Les Confessions peut partager le chemin qu'Augustin eut à parcourir en un long combat intérieur, avant finalement de recevoir, durant la nuit de Pâques 387, à la fontaine baptismale, le sacrement qui marquait le grand tournant de sa vie. En suivant attentivement le cours de la vie de saint Augustin, on peut voir que la conversion ne fut pas l'événement d'un moment isolé, mais bien tout un cheminement. Et on peut voir qu'aux fonts baptismaux ce cheminement n'était pas encore terminé18. »