caguirofie

哲学いろいろ

Augustin 22

Exclusivisme


Les attaques d’Augustin contre les Manichéens sont omniprésentes dans l'œuvre du « père de la grâce ». Plusieurs de ses traités y sont entièrement consacrés, et les allusions au manichéisme sont partout dans les autres traités, sermons, lettres, écrits divers ; naturellement aussi dans ses œuvres majeures que sont Les Confessions et La Cité de Dieu. Elles y sont aussi, bien évidemment, dans le De vera religione.

Une partie importante de l'œuvre d’Augustin combat les hérésies. L’Église triomphante utilise ce terme pour désigner certaines tendances du christianisme naissant qui n’ont pas prévalu et s'écartent de la foi telle que définie par l'autorité ecclésiastique (notamment les Conciles). Augustin combat Mani lui-même qui se disait disciple du Christ, même si le manichéisme est fort éloigné de l’Évangile. Il combat les donatistes et les pélagiens, dont la doctrine est chrétienne. Ces derniers ont une approche plus intransigeante : en particulier, les donatistes réfutent l'ensemble des actions (tels que des mariages) faites par des prêtres qu'ils estiment souillés. Pour Augustin, le prêtre n'est qu'un instrument de Dieu et ne salit en rien les actes s'il est lui-même sali. Les donatistes tentèrent à plusieurs reprises de tuer Augustin.

Augustin est parfois partisan de la contrainte contre les hérétiques :


« La force de la coutume était une chaîne qu’ils n’auraient jamais rompue, s’ils n’avaient été frappés de la terreur des puissances séculières et si cette terreur salutaire n’avait appliqué leur esprit à la considération de la vérité. »

Voire de la persécution quand il écrit au préfet de cohorte en charge de la répression des donatistes :


« La persécution exercée par les impies contre l’Église du Christ est injuste, tandis qu’il y a justice dans la persécution infligée aux impies par l’Église de Jésus-Christ.(...) L’Église persécute par amour ; les impies par cruauté.(...) Enfin l’Église persécute ses ennemis, et ne cesse point de les poursuivre qu’elle ne les ait atteints et défaits, c’est-à-dire, qu’elle ne leur ait fait mettre bas les armes du mensonge, et qu’elle ne les ait établis dans la vérité ; eux au contraire nous rendent le mal pour le bien, et au lieu que ce n’est que pour leur procurer la vie éternelle que nous travaillons, ils cherchent à nous ôter la vie temporelle ; ils ne respirent que meurtre et que carnage ; et cela va même à un tel excès que quand ils ne peuvent assouvir leur fureur en ôtant la vie aux autres, ils se l’ôtent à eux-mêmes. (Augustin d’Hippone, Lettre 185 à Boniface »