caguirofie

哲学いろいろ

Achille enivré  

au "Cimetière marin" Aquificot HIVINAUX






On erre sur mer vers une mère
D'une terre septentrionale;
On s'inquiète en quête de Sète,
Une villette méridionale
Dont un poète de Zénon traite:
Comme Achille on flotte à bord
Entre à butte son Cimetière
Et sa mère qui loin soit à la mort.


Torturé, tantalisé, point agile,
Depuis avant-hier peu avant minuit,
Pauvre Achille au talon fragile,
La butte comme une tortue devant lui,
Il faut s'en retourner ...sur sa chemin...
Chez soi...toute la voie; On se hâte
Sur mer, songeant, ce silencieux matin,
Tant à sa mourante qu'à son bât.


O mirroir morne de la Mer romaine,
Malade à la mort est ma mère!
Ah! pauvre maman, panthéïste reine!
Qui t'amène? quel vent mauvais et amer?
Méchant typhon fruitant des méchantes pluies?
Que je hais de notre hémisphère
Bien qu'elle maintes céréales produit
Cette hémoragique saison fière!


O mon père, à votre mystère
De la flèche ailée et solaire,
Je me prête, et je le regrette!
Je volais, voyageais, et ne volais pas,
Jusqu'à ce moment, ce triste trépas,
Comme une planète ou une fléchette
Qui vole immobile à l'envers!
Inaccessible étiez-vous, mon père!


Il était, hélas, inaccessible,
O de les eaux massiliennes, arduité,
Son Port, son Cimetière paisible,
Au pied du mont Saint-Clair sa patrie!
Le désir de même longtemps j'ai chéri
De témoigner d'une filialité
En vain; J'étais tout vain de mon dessein
Qui trahit fatalement mon destin!


Ah! les côtes s'enfuient de mon pendule,
Comme si je m'étais fait remonter
De ce matin dans le crépuscule.
Ah! lente, si lente, va le bateau
Chaotiques, blafardes, sont les eaux...
Mais non! Non! A Marseille il faut monter
En mon avion de retour à ressort;
A mon cadran maritime la mort!


Sayonara cordial, Butte marine!
Comme ton ancien nom, Setius Mons,
Tu étais toujours ma "hauteur voisine",
Mon ombre de Tortue énervante
Et de même sympathique au fond!
Tu sais que j'aie cette noire destinée
Qu'il a trahie, ce voyage salé;
Je vais voler à l'ancre suivante!


Je suis pressé, mon vaisseau paresseux!
Hâte-toi, coupe le flot orgueilleux!
Ouvre-toi, ma marée littorale!
Mes soeurs aussi doivent m'y attendre.
Vallons et monts de ma contrée natale,
Entendez-moi, veuillez bien m'entendre
Qui vous ai quittés comme un bohémien
Pour ce trajet prodigue pas pour rien!


Ce trajet long et idolatrique,
Ah! l'onde humide, mugissante
De la mousson d'été effrayante
De l'océan indien cyclonique!
Ah! l'onde si lasse et sereine,
Plutôt chaude de la mer ionienne,
Et faible de la mer tyrrhénienne,
C'est fini; quelle fin il m'amène!


Ce final de mon itinéraire,
Il m'amène également par contre,
La confrontation des idées plus claire
Des deux mondes qui l'un l'autre se montrent
Fort différentes, et sont un, peut-être:
Il m'entraîne, de ce climat, le miasme,
Dans des heures blanches qui font naître
Un Narcisse pas sans enthousiasme.


O Mare Nostrum, même Notre mer,
Notre nation avez-vous enfantée
Aussi bien que les vieux ancêtres loués
De sa grandeur, de mon poète fier,
De père en fils depuis leurs aïeux
Dont les travaux sont glorieux;
Mêmes les commerçants sémitiques
Ou bien les saccageurs germaniques!


Enivré du blanc de la Grande Bleue,
De l'Azur de toute antiquité,
Et de moutons que notre avant crée,
Je vois, sur les horizons écumeux
De mes traces laissées loin derrière,
Un peuple soit navigant soit chargé,
Un seul peuple qui ne se divisèrent
Qu'en deux types de personnalité.


Vois-je celui qui un meurtre a fait
Et navigue pur dans un silence
Tumultueux, ténébreux et immense;
Et celui qui ne l'a commi jamais
Et flotte, halète péniblement
Sur l'océan du passé composé;
Cette différentielle à nous posée,
Eux et nous n'aurons-nous qu'un fondement.


O personnes méditerranéennes,
Une mascarade de Navigateurs!
Même de notre région païenne
Etes-vous peut-être les fondateurs!
Puisque tous les chemins mènent à vous,
D'abord celui du hibou moderne,
Puis, du papillon, de la foudre (son coup),
Tous dans nos républiques internes!


Que Minerve aux deux yeux d'amphore
Au cimetière profond fréjussien,
A notre ère après des siècles d'or,
A la suite d'un Poème italien
Et des Oeuvres humaines absolues,
Dans une Conscience solennele,
Une grande offrrande a-t-elle vue;
Une Comédie intellectuelle!


Que, mon sévère poète de Sète,
Observe-t-il, reposant, la destinée
De sa symphonique vanesse nette;
Elle papillone, comme Psyché,
Ses écailles contre le vent propose,
Et s'unit à l'amour divin enfin!
Qu'ils répètent cette métamorphose
Les architectes mortels, plus ou moin!


Ah! Toulon au coin de l'amphithéâtre
Où se distingua un Capitaine!
Une fois qu'un Jupiter opiniâtre
Se lève dans l'âme républicaine,
Les ides de Mars se représentront!
Ah! chers acteurs, n'osez pas vous noyer,
Mais voguez, naviguez! soit en dromon,
Soit en bâtiment valéricain voilier!


Eh bien, ce "vento del sud" se lève,
S'avance le bateau, s'approche-t-il
De ce port phocéen; et j'achève
Mon rève microcosmique et subtil!...
Vois-je le château d'If théâtral, pareil
Aux pathétiques sillages humaines!
Tout est fini, et tout commence au soleil:
Changerai-je, et changera la scène!