cobaye
- servir de cobayes
(モルモット)
A.− ZOOL. Petit mammifère rongeur à la forme trapue, au poil ras blanc, noir et roux, élevé surtout comme animal de laboratoire.
- Synon. cochon d'Inde. Inoculation expérimentale au cobaye d'un bacille, d'un virus.
Ce tout petit homme, gros et bedonnant, est plus que jamais « cobaye », cochon d'Inde (E. et J. de Goncourt, Journal, 1895, p. 877) :
1. Pauvre cobaye! dont la fin
Est de servir l'expérience
De ces messieurs de la science,
Avec son frère le lapin.
Ponchon, La Muse au cabaret, L'absinthe et le cobaye, 1920, p. 199.B.− Au fig. Sujet d'expérience. Servir de cobaye à qqn.
Nous sommes toujours des enfants qui n'ont que le droit d'obéir et de servir de cobayes aux fantaisies de sa puissance, à l'exercice de ses prérogatives (H. Bazin, Vipère au poing, 1948, p. 178) :
2. ... ils pourraient [ces deux mois de liaison] être du moins une expérience psychologique dont vos livres tireraient profit. Je serais votre cobaye, et une espèce de cobaye particulièrement rare et précieuse : le cobaye lucide. Un cobaye qui, au besoin, prendrait des notes sur ce qu'il ressent, et vous les communiquerait.
Montherlant, Les Jeunes filles, 1936, p. 1017.Prononc. et Orth. : [kɔbaj].
Land. 1834 transcrit : ko-bè. Pour la prononc. [-aj] cf. Fouché Prononc. 1959, p. 148 : ,,On prononce [aj] dans : aye-aye, cipaye, cobaye, congaye``. Cf. aussi Kamm. 1964, p. 125, Mart. Comment prononce 1913, p. 28, 191, et Buben 1935, § 82. Ds Ac. 1878 et 1932. Ac. Compl. 1842 enregistre cobaie ou cobaye. Lar. 19e admet, à côté de cobaye, cobaïe.
Étymol. et Hist.
1760 lat. sc. cavia cobaya (Buffon, Hist. naturelle, t. 8, p. 1 [en note]); 1775 cobaya [mot brésilien cité] (Valm.); 1820 cobaye (Lav.). Prob. empr. au tupi sabúya par l'intermédiaire du port. cobaya (cf. 1643 lat. cobaya, Piso, Marcgraf, Historia Naturalis Brasiliae ds Fried.) écrit d'abord çabuyâ (encore en 1795, ibid.; König, pp. 70-71; FEW t. 20, p. 76). Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. Rog. 1965, p. 110.