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《宗教の道具化》ブノワ16世

En Jordanie, Benoît XVI dénonce la "manipulation" de la religion
LEMONDE.FR avec AFP | 09.05.09 | 09h18 • Mis à jour le 09.05.09 | 17h31


Le pape Benoît XVI a dénoncé, samedi 9 mai, dans l'enceinte de la plus grande mosquée de Jordanie la "manipulation idéologique de la religion" qui peut déboucher sur des violences. Le pape parlait devant des dignitaires religieux musulmans dans l'enceinte de la mosquée al-Hussein ben Talal d'Amman, au deuxième jour de son premier voyage dans un pays arabe.


Il s'est inscrit en faux contre ceux qui "soutiennent" que "la religion est nécessairement une cause de division dans notre monde" et "prétendent que, moins d'attention est prêtée à la religion, (...) mieux cela est". Admettant "l'existence de tensions et de divisions entre les membres des différentes traditions religieuses", Benoît XVI a affirmé que "c'est souvent la manipulation idéologique de la religion, parfois à des fins politiques, qui est le véritable catalyseur des tensions et des divisions, et parfois même des violences dans la société".

"GESTE DE BONNE VOLONTÉ"

"Musulmans et chrétiens, précisément à cause du poids de leur histoire commune si souvent marquée par des incompréhensions, doivent aujourd'hui s'efforcer d'être connus et reconnus comme des adorateurs de Dieu (...) toujours conscients de l'origine commune et de la dignité de toute personne humaine", a-t-il indiqué. Sa précédente, et première, visite dans un lieu de prière musulman, avait été celle à la Mosquée bleue d'Istanbul en novembre 2006, en pleine polémique après ses propos de Ratisbonne, en Allemagne, semblant assimiler islam et violence.

Le prince Ghazi ben Mohamad, cousin et conseiller pour les affaires religieuses du roi Abdallah II, a qualifié sa visite de "geste de bonne volonté et signe de respect mutuel entre musulmans et chrétiens" et l'a "remercié pour avoir exprimé [ses] regrets concernant le discours de 2006, qui a offensé les Musulmans". Cependant, le pape n'a pas semblé convaincre tout le monde en la matière. "Le pape ne s'est pas vraiment excusé, il faut lire entre les lignes", s'est plaint Youssef Abou Hussein, mufti (chef religieux) du gouvernorat de Karak (sud), présent à la mosquée.

Plus tôt dans la journée, il s'était rendu au Mont Nebo où, selon la bible, Dieu a montré la Terre promise à Moïse. Il s'est ensuite rendu à Madaba, où réside une importante communauté chrétienne, pour bénir la première pierre d'une université catholique. Là aussi, il a mis en garde contre une religion "défigurée quand elle est mise au service de l'ignorance et du préjugé, du mépris, de la violence et des abus".