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Soixante ans après Hiroshima, l'apocalypse nucléaire menace encore le monde

TOKYO (AFP) - 05/08/2005 13h20 - Il y a soixante ans, le monde découvrait l'apocalypse nucléaire à Hiroshima et à Nagasaki, premières et seules cibles de la bombe atomique, mais la menace n'a pas pour autant disparu.

Capitale mondiale du pacifisme, la ville d'Hiroshima (sud du Japon) commémorera samedi le jour où la planète a basculé dans l'ère nucléaire. D'autres cérémonies auront lieu trois jours plus tard à Nagasaki (sud).

C'est le 6 août 1945, à 08H15 exactement, à l'heure de pointe, que le bombardier B29 américain "Enola Gay" a largué la bombe A sur Hiroshima, alors cité de garnison et port militaire. La bombe a explosé à quelque 600 mètres d'altitude, rasant instantanément le centre-ville.

Environ 140.000 personnes --près de la moitié de la population de la ville en 1945-- sont mortes soit immédiatement dans l'explosion, soit dans les mois qui ont suivi, des suites des radiations ou de brûlures extrêmes.

Le 9 août, ce sont 74.000 personnes qui ont péri dans le second bombardement atomique sur Nagasaki.

Mais alors que les "hibakushas" (survivants irradiés), de plus en plus âgés, et les hommes politiques formuleront une fois de plus des voeux de paix lors des commémorations, les armes nucléaires continuent de menacer la sécurité internationale, comme le prouvent les crises nord-coréenne et iranienne.

Pays voisin du Japon, la Corée du Nord s'est vantée en février dernier de posséder l'arme atomique. Le démantèlement de son programme nucléaire est actuellement au coeur de négociations très difficiles à Pékin, avec la Chine, les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon et la Russie.

Dans un entretien avec l'AFP, le maire de Nagasaki, Iccho Ito, a exhorté Pyongyang à abandonner ses ambitions nucléaires, pour le bénéfice de la région, "parce que tout le monde sait bien que ces armes sont trop dangereuses, qui peuvent éradiquer la race humaine en un instant".

Au même moment, l'Iran vient d'annoncer la reprise de son programme d'enrichissement nucléaire, remettant en cause l'accord de Paris arraché par l'Union européenne après plusieurs mois de discussions en novembre 2004.

Plus inquiétant encore pour la communauté internationale, le risque d'un "11 septembre nucléaire" récemment évoqué par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dans l'hypothèse où l'arme atomique tomberait entre les mains de terroristes.

En février 2004, le père de la bombe atomique pakistanaise, Abdul Qadeer Khan, considéré comme un héros national, a reconnu avoir procédé à des exportations illicites de technologie nucléaire au bénéfice de l'Iran, de la Corée du Nord et de la Libye.

"La nature de la menace liée au nucléaire a changé et le système dont s'est doté la communauté internationale pour y répondre n'est plus adapté", accuse l'ancienne ambassadrice Kuniko Inoguchi, qui jusqu'à l'an dernier représentait le Japon sur les questions de non-prolifération nucléaire.

"Aujourd'hui, la menace qui pèse sur le monde est plus imprévisible. A l'instar de la lutte contre le terrorisme, il s'agit d'un nouveau type de guerre, d'un nouveau type de prolifération, d'un nouveau danger pour notre sécurité. Et la question centrale est que l'on ne sait pas vraiment avec qui on doit négocier, et contre qui on doit lutter", souligne-t-elle.

Il y a dix ans, lors du cinquantenaire des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, les opposants à l'arme nucléaire avaient quelques raisons d'espérer.

L'effondrement de l'Union soviétique, mettant définitivement fin à la Guerre froide, repoussait l'éventualité d'un conflit atomique dévastateur pour la planète.

Aujourd'hui, au moins huit pays peuvent se targuer de posséder l'arme nucléaire: Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Chine, France, Inde, Israël, Pakistan et peut-être la Corée du Nord. Il y a peu d'espoir qu'ils renoncent à leur arsenal.

En mai, les Etats partis au traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une révision majeure de ce traité, entré en vigueur en 1970, qui apparaît de plus en plus obsolète.